Randonnée au Port de Salau : cascades et vue imprenable

C’est l’été, il fait chaud, on a envie de fraîcheur : vous savez où on peut trouver ça ? A la montagne bien sûr ! Direction le port de Salau ! Non ce n’est pas une blague, même si la véritable prononciation c’est « salaow » (quand je le prononce ça me donne un côté brésilien et j’ai envie de danser la samba).

La randonnée que je vous propose se découpe en trois parties :

• Une partie famille que vous pouvez faire avec de jeunes enfants ou des personnes qui n’aiment pas marcher, l’objectif étant une cascade. Durée : 40 min pour l’atteindre (autant pour revenir)
• La deuxième partie est un peu plus sportive et nous conduit vers un petit cirque avec un grand plateau herbeux et des petites cascades Durée : 2h aller-retour
• La troisième partie nous emmènera au Port de Salau à la frontière espagnole et là ce sera un petit peu plus sportif.
  Durée : 6h aller-retour. Prévoir donc la journée.

Je vous entends déjà « Un port ? Avec des bateaux ? Mais il nous vend quoi le père Lagouze ? Un port avec une spectacle de cirque et des brésiliens qui dansent la samba? » Non mes amis : dans les Pyrénées, un port c’est un col. Nous allons donc à un col frontalier.

Départ de la randonnée :

Après le village de Salau (commune de Couflens), la route fait des lacets : au dernier lacet on peut voir un panneau de départ de randonnée et un petit parking, c’est là qu’il faut se garer.

Vous remarquerez dès le départ des panneaux explicatifs : ils racontent l’histoire du Port de Salau. En effet, ce passage transfrontalier a la particularité d’être le point de passage le plus bas des Pyrénées centrales, donc de tout temps il a été fréquenté par les personnes souhaitant aller en Espagne depuis la France ou l’inverse : les romains, les chevaliers partant à la reconquista, pèlerins, les commerçants, les réfugiés espagnols lors de la retirada. C’est un lieu très chargé d’histoire.

La cascade du Léziou

Le début de la randonnée est assez simple : il faut suivre une piste forestière qui passe à côté de quelques chalets, des jolies prairies fleuries, une petite passerelle pour enjamber un torrent. Rien de difficile.

Lorsque la piste rentre dans les bois, on entend le bruit sourd de la cascade du Léziou sur notre gauche. Cette chute d’eau n’est qu’à 20 m du chemin, un petit sentier nous y mène.

S’il fait chaud, vous allez apprécier cette pause fraîcheur, vous pouvez vous poser juste à côté pour un petit pique-nique. Attention pour les sportifs : on ne s’attarde pas trop si on veut voir le port (je conseille même de s’arrêter plutôt lors de la descente.)

Allez hop ! C’est parti !

Le Plagnau Long (le plateau long)

Il faut continuer sur le chemin jusqu’à un « terminus » (souvent les voitures des bergers y sont garées) où la piste laisse place à un sentier de randonnée. Il faut suivre le sentier qui débouche très vite dans une grande prairie avec le cirque devant nous. Bon spot de pique-nique aussi avec possibilité de baignade en compagnie des vaches. 🐮

Le Port de Salau

Arrivé au plateau, le sentier part vers la droite et traverse la rivière (un panneau indique le port de Salau) pour ensuite s’élever dans les sous-bois. La montée est progressive, rien de très sportif et petit à petit on s’élève et on commence à entrapercevoir les sommets alentours.

Un petit replat nous permet de sortir du bois et on débouche dans l’estive de Pouilh où vaches et brebis paissent tranquillement à proximité de la cabane du berger.

Attention ici, car il y a de multiples chemins un peu partout : bien suivre le balisage rouge et blanc et GR transfrontalier. Si vous arrivez au pied de la cabane, c’est que vous vous êtes trompés ! Le chemin passe un peu plus haut.

Nous sommes donc maintenant en haute montagne mais on aperçoit des gros tas de ferraille « Non mais c’est dégueulasse ta rando Lagouze ! » Mais non…

C’est pylônes effondrés sont les dernières traces de l’industrie papetière de la vallée : à l’époque on coupait les arbres en Espagne et on les transformait en France. Dites-vous bien que ces pylônes n’ont pas été montés avec un hélicoptère mais à dos d’hommes et de mules !

On suit le chemin par une succession de petits lacets, et ensuite le chemin monte tout droit mais tranquillement jusqu’à la cabane semi enterrée des Lannes.

De là, on peut voir devant nous le chemin qui grimpe un peu plus fort et on a notre objectif du jour en vue. On monte donc dans les rochers, les cuisses commencent à chauffer mais on s’accroche ! C’est là, on y est presque, un petit effort…. On débouche sur une prairie d’altitude qui monte légèrement et nous voilà arrivés !

Face à vous le pic de Romeido et à ses pieds la vallée de la Noguera Pallaresa :

Et à votre droite un étrange bâtiment…

Cette ruine est ce qui reste de l’époque où le bois franchissait ici les Pyrénées : cela servait de logement aux ouvriers mais aussi à l’agent des douanes chargé de contrôler tout ce qui passait ici !

On est au sommet, on a cassé la croute : on pose le sac et on va se promener un peu ! Si vous allez vers la droite côté espagnol, on peut voir enchaînement de pylônes qui se prolonge le long de la vallée. Tout en restant sur la droite, regardez vers la gauche dans la vallée, on peut voir le village espagnol d’Alos d’Isil.

Maintenant il nous ne reste plus qu’à descendre par le même chemin et retour à la voiture.

Bonne rando et faites attention !