“Soaring Blue” : prolonger l’été indien grâce au roman de Chloé Saffy
L’été, c’est le temps des apéros, des potes, de la fiesta et des rencontres. C’est le temps des voyages, du tourisme et des visites de la famille. C’est aussi le temps d’un repos, calé sur l’herbe, le sable ou un coin de terrasse, à bouquiner pour passer le temps, se faire rêver, découvrir, voyager, et pourquoi pas, s’ouvrir l’esprit. Qui n’a jamais ressorti le livre à la lecture tant espérée au moment des vacances d’été ? Qu’il soit posé sur la table de chevet de la résidence hôtelière, ou embarqué dans le sac de plage, la période estivale reste une bonne période pour se remettre à lire.
« Soaring Blue », en plus d’être le nom d’un cocktail bleu azur, est le nouveau roman de la toulousaine Chloé Saffy. Avec son nouveau livre, elle nous permet de faire perdurer l’été indien, avec Biarritz comme décor. Entre légèreté et moiteur, elle regroupe tous les ingrédients qui font la saison estivale autour de son personnage principal Gabrielle : la plage, les soirées, les rencontres, les gens sexy, et tout ce qui fait notre jeunesse actuelle, perdue entre sentimentalité, questionnements, et besoin de vivre pleinement. Alors au fil des pages, j’ai voulu en savoir plus. Moi qui suis en plus originaire de là-bas, je me suis demandée… : Chloé Saffy, mais qui êtes-vous ?
Chloé, qui es-tu, et quel est ton parcours ?
Je suis écrivain et je travaille également dans l’hôtellerie toulousaine depuis plusieurs années. J’ai fait des études de sociologie à la fac du Mirail ainsi qu’un an d’IUP d’ingénierie documentaire, qui désigne l’apprentissage de tous les métiers du livre. Année malheureusement non validée pour manque de points nécessaire sur les examens théoriques alors que mes stages pratiques ont eu d’excellentes notes. J’en ai été tellement dépitée que j’ai décidé de rentrer dans le monde du travail et en continuant à étudier en autodidacte, du moins en gardant une curiosité aiguisée. Tout en écrivant à côté. L’hôtellerie, c’est mon travail ; écrivain, c’est mon métier.
Comment es-tu arrivée à l’écriture ? Quel a été le déclic pour ton premier ouvrage ?
J’ai toujours écrit, dans le sens où j’ai toujours essayé d’entretenir cette mécanique de l’écriture, car c’est avant tout de la mécanique et du travail. C’est comme une série de muscles à développer, étirer et renforcer pour trouver la forme la plus adaptée, la plus harmonieuse, la plus dessinée. Pour le premier roman, « Adore », le déclic était cette histoire qui me tombait dessus. Une histoire dont je voyais le début, la fin, les grandes lignes, la présence très forte des enjeux et des personnages. En fait, le point de départ d’un roman, c’est une histoire qui s’impose à vous : quel que soit le temps de gestation et d’écriture, vous sentez intimement que vous devez la mener à terme.
Quel synopsis ferais-tu de ton nouveau livre « Soaring Blue » ?
Gabrielle Delestré est journaliste à So Pop’ In, un magazine féminin et pop culture, basée à Paris, mais originaire de Biarritz, et qui a fui la ville pour rester loin d’une histoire familiale douloureuse. Sa rédac’chef l’envoie sur place pendant dix jours durant le mois de juillet pour écrire un article sur les tendances de la ville et vendre Biarritz comme une destination de vacances rêvée et bankable. C’est un roman d’été, qui prend des allures de parcours initiatique puisque Gabrielle va vivre des révélations sur son passé et qui elle est, notamment dans une tension physique et sexuelle continue, et à travers de nombreux pics d’intensité.
Chloé, qui es-tu, et quel est ton parcours ?
Je suis écrivain et je travaille également dans l’hôtellerie toulousaine depuis plusieurs années. J’ai fait des études de sociologie à la fac du Mirail ainsi qu’un an d’IUP d’ingénierie documentaire, qui désigne l’apprentissage de tous les métiers du livre. Année malheureusement non validée pour manque de points nécessaire sur les examens théoriques alors que mes stages pratiques ont eu d’excellentes notes. J’en ai été tellement dépitée que j’ai décidé de rentrer dans le monde du travail et en continuant à étudier en autodidacte, du moins en gardant une curiosité aiguisée. Tout en écrivant à côté. L’hôtellerie, c’est mon travail ; écrivain, c’est mon métier.
Comment es-tu arrivée à l’écriture ? Quel a été le déclic pour ton premier ouvrage ?
J’ai toujours écrit, dans le sens où j’ai toujours essayé d’entretenir cette mécanique de l’écriture, car c’est avant tout de la mécanique et du travail. C’est comme une série de muscles à développer, étirer et renforcer pour trouver la forme la plus adapt��e, la plus harmonieuse, la plus dessinée. Pour le premier roman, « Adore », le déclic était cette histoire qui me tombait dessus. Une histoire dont je voyais le début, la fin, les grandes lignes, la présence très forte des enjeux et des personnages. En fait, le point de départ d’un roman, c’est une histoire qui s’impose à vous : quel que soit le temps de gestation et d’écriture, vous sentez intimement que vous devez la mener à terme.
Quel synopsis ferais-tu de ton nouveau livre « Soaring Blue » ?
Gabrielle Delestré est journaliste à So Pop’ In, un magazine féminin et pop culture, basée à Paris, mais originaire de Biarritz, et qui a fui la ville pour rester loin d’une histoire familiale douloureuse. Sa rédac’chef l’envoie sur place pendant dix jours durant le mois de juillet pour écrire un article sur les tendances de la ville et vendre Biarritz comme une destination de vacances rêvée et bankable. C’est un roman d’été, qui prend des allures de parcours initiatique puisque Gabrielle va vivre des révélations sur son passé et qui elle est, notamment dans une tension physique et sexuelle continue, et à travers de nombreux pics d’intensité.
Pourquoi avoir choisi Biarritz comme décor à ton histoire ?
Contrairement au Sud-Est et à la mer Méditerranée qui ont plus que largement investi le champ de la fiction romanesque ou cinématographique, la Côte Basque reste plus discrète alors qu’elle constitue un somptueux décor. A la fois très vert, minéral, écumant, préservé… et pourtant ultra-touristique, et depuis plusieurs années envahi de célébrités. Tu visites Biarritz hors-saison, il y a une ambiance de fin du monde, qui est propre à tous les lieux balnéaires quand les vacanciers ont fui… Mais avec quelque chose de poignant, brutal et violent.
Comme si l’océan reprenait entièrement ses droits sur la vie de la ville. En été, le flux de vacanciers temporise cette violence, mais elle reste sous-jacente. J’y ai vécu une partie de mon enfance et y retourner durant l’été 2017 pour redécouvrir cette ville où je n’avais pas mis les pieds depuis de longues années a été un choc : retrouver des détails immuables (les massifs d’hortensias, les villas Second Empire), une lumière, des odeurs, la force des courants avec cette netteté, cette force… C’est une ville où je me sens heureuse tout simplement, avec un fond de mélancolie générée par la beauté absolue de ce qu’elle est.
Le lecteur peut-il retrouver tous les lieux cités ?
Hormis le Sweet Wave, purement fictionnel et ceux dont on a changé les noms pour ne pas froisser les propriétaires quand ils étaient égratignés par les réflexions des personnages, tous les lieux cités dans Biarritz sont retrouvables ! Qu’il s’agisse des restaurants et bars, ou de l’aquarium de Biarritz, la Villa Belza… J’aimais l’idée d’ancrer le livre dans une réalité tangible, que le lecteur puisse refaire le parcours de Gabrielle s’il le souhaite et traverser la fiction pour se retrouver au cœur même du décor.
Tous ces lieux, je les ai visités, j’y ai mangé ou je me suis simplement postée à proximité pour observer les gens qui s’y installaient… Un seul lieu m’est resté inaccessible, le château d’Ilbarritz, car il est privé et à l’heure actuelle, on ne sait plus vraiment qui en est propriétaire : c’est ce qui a permis de fantasmer et lui donner une importance qu’il n’aurait peut-être pas eu au départ. Ce château prend l’allure d’une vigie à laquelle rien n’échappe, surtout avec le personnage que j’y ai placé. En fait chacun des lieux a été choisi pour son emplacement géographique, ou son potentiel romanesque.
Comment as-tu construit le personnage de Gabrielle ?
Avant toute chose, en interviewant une personne qui a son âge et travaille dans une rédaction de presse ! C’était d’ailleurs essentiel, car au départ, j’avais fait beaucoup d’erreurs techniques sur le métier qui seraient sans doute passées aux yeux des lecteurs non avertis, mais qui m’auraient été reprochées par les gens qui l’exercent ! Ça c’est pour son versant professionnel. Gabrielle a grandi dans une famille où le silence et les non-dits étaient constants, et en tant que fille unique, elle a dû trouver son chemin seule. Sans être un étendard de sa génération, elle en est représentative pour le côté perdu sur le plan affectif et la facilité à consommer le sexe sans en comprendre nécessairement les implications : elle est un mélange de personnes qui ont dix ou quinze ans de moins que moi et que je côtoie, observe et écoute avec attention.
Comment s’est passé la collaboration avec Johana Laforgue, l’illustratrice du livre et de sa couverture ?
Johana Laforgue a été choisie très rapidement pour travailler sur ce livre, car elle vit à Biarritz depuis des années et connaît parfaitement la ville. Par ailleurs, elle a un trait qui sensualise tout et qui rappelle Manara. C’est justement cet érotisme très rond qui est intéressant, car il permet un contraste avec la tension du roman et de brouiller les pistes. Si vous feuilletez le livre, c’est ce qui vous parvient en premier : une douceur apparente, avec un texte qui donne l’envers du miroir. Johana a découvert le texte une fois qu’il a été achevé et a été très libre sur le choix des scènes à illustrer : elle s’est laissée porter par ce qui l’inspirait le plus, sans indication particulière, si ce n’est de rester suggestive et non explicite.
Tout comme elle a découvert le texte fini en dernier, j’ai découvert les illustrations seulement quand elle les a toutes terminées. Chaque image que j’ai reçu m’a soufflé, car j’ai vu Gabrielle prendre chair sur le papier avec intensité et une beauté qui a même dépassé celle que j’avais en tête en l’écrivant ; la pleine page où elle se tourne vers le lecteur face à l’aquarium de méduses est magnétique. La couverture est à elle seule une des plus grandes réussites, car très puissante sur le plan graphique : sur une table de libraire, vous ne pouvez la louper. Elle pourrait être une affiche de cinéma, une couverture de BD… Non seulement, elle attire l’œil, mais elle est un étendard de Biarritz puissance mille.
Une playlist pour “Soaring Blue” existe sur Youtube. Tu nous en dis plus ?
Je fais partie des auteurs qui travaillent beaucoup en musique. Bizarrement ça m’aide à rester concentrée. J’écris toujours en bibliothèque (celle d’étude et du patrimoine rue du Périgord à Toulouse est vachement bien !) avec le casque sur les oreilles et des playlists bien choisies. Pour ce livre-là, il fallait se mettre dans une ambiance à la fois estivale et conforme à ce qui est parfois nommément cité dans le texte. Il y a des morceaux qui évoquent immédiatement l’été avec quelque chose à la fois insouciant et langoureux. C’est un bonus du texte, comme un bonus de DVD : vous n’êtes obligés de le regarder, mais si vous voulez des compléments qui enrichissent l’œuvre, il est là pour ça !
“Soaring blue” est ton deuxième roman publié, après “Adore”. Y a-t-il déjà un troisième ouvrage en vue ?
J’ai été étonnée car beaucoup de lecteurs m’ont demandé si ce livre était une sorte de saison 1 à laquelle une saison 2 était prévue. Beaucoup de questions restent ouvertes ou du moins des pistes peuvent être explorées, mais j’aime bien ça, laisser des questions, plutôt que de donner systématiquement des réponses : c’est ce qui permet à un livre de continuer à vivre dans l’esprit du lecteur. A l’heure actuelle, je ne sais vraiment pas s’il y aura une suite !
Par contre, si on est attentif, on retrouve de manière très furtive des éléments de « Adore » dans « Soaring Blue »… Ce sont de minuscules clins d’œil pour les lecteurs fidèles. Il n’est donc pas impossible que Gabrielle ou So Pop’ In puissent réapparaître au détour d’un prochain roman. Il y a deux projets de textes auxquels je réfléchis : une romance à trois qui se déroule dans le milieu de l’opéra (peut-être au Théâtre du Capitole d’ailleurs !) et une fiction autour du BDSM. Par ailleurs, je viens de terminer un essai autofictionnel pour la collection Les Feux Follets aux éditions Le Feu Sacré qui sortira courant 2019 : il s’agit dans une forme courte et dense de choisir un livre et expliquer pourquoi on le lit et le relit, pourquoi ce livre-là a plus d’importance personnelle que les autres. Pour ma part, après avoir longuement hésité, j’ai choisi Le maître des illusions de Donna Tartt.
Est-ce que Toulouse, ses toulousains et leurs modes de vie peuvent être une source d’inspiration pour toi ?
Mon deuxième roman, non publié à ce jour, se passe à Toulouse ! J’y raconte le parcours d’une photographe trentenaire toulousaine exaspérée de ne vivre que de commandes, et qui est obligée de délaisser ses travaux personnels, beaucoup moins lisses… Elle rencontre alors une modèle, de six ans sa cadette qui la subjugue et pour laquelle elle créé toute une série de photos intitulée Améthyste. Un roman sur la relation modèle/photographe, et la relation de séduction, de domination et de soumission qui en découlent. Toulouse est très présente dans le texte (la rue Blanchers, la rue de la Colombette ou le Musée des Abattoirs et les alentours comme la Croix-Falgarde).
Question Bonus : des adresses Coups de Cœur à partager avec nous ?
Sur les restos, une valeur sûre qui n’a jamais baissé en qualité au fil des ans, c’est le Solilesse, rue Peyrolières. La carte change midi et soir, tous les jours ! C’est abordable, toujours inventif, de saison, frais et savoureux. Gusto Slice rue des Sept-Troubadours pour le goût des pizzas qui m’ont traumatisée lors d’un voyage à Naples et que je désespérais de retrouver un jour, que vous pouvez consommer en « slice » à savoir des énormes quarts de pizzas pour cinq euros seulement. Je ne suis pas sûre de vous apprendre grand-chose avec ces deux-là, mais ça mérite d’être souligné.
Si tu veux prolonger l’été au bras de Gabrielle et à l’encre de Chloé, laisse toi guider dans cette pause lecture que te propose ce roman organique. Au fil des descriptions, sens l’odeur et l’humidité des embruns, respire cette odeur de crème solaire au sable collé, ferme tes yeux pour entrapercevoir Biarritz, sa promenade et son front de mer… Biarritz, la reine des plages, la plage des rois ! Alors… Vous en prendrez bien un verre?
“Soaring Blue”, de Chloé Saffy, est disponible en vente directe sur le site des éditions Atlantica, ou sur Toulouse à la librairie Gibert Joseph. Mais pour nos fidèles lecteurs, il est aussi exceptionnellement possible de le gagner via un jeu concours sur notre page Facebook !
Car Bobby aime l’idée de prolonger ce sentiment de vacances ensoleillées pour éluder la rudesse de la rentrée 😉