Romain Simancas, l’humoriste toulousain qui n’a pas fini de nous surprendre
Après avoir fait plusieurs buzz toulousains avec le duo Rom et Manu, Romain Simancas s’est lancé en solo et nous offre son premier spectacle mêlant stand up, comédie, magie et bien d’autres surprises. Un humour surprenant et efficace, dans lequel Romain livre son histoire avec sensibilité et humilité. Il fait partie des talents qu’on adore, qu’on veut suivre et voir aller loin, et c’est bien parti !
Romain, moult toulousains t��ont connu avec le duo Rom et Manu, qui notamment a fait un clip dans une baignoire au Capitole… Comment t’es venu le projet de continuer en solo ?
Quand on a décidé d’arrêter le duo, Manu, lui voulait poursuivre dans la musique, en prenant des distances avec la scène et le public. De mon coté, je me suis rendu compte que depuis le lycée, entre le conservatoire met ma troupe de théâtre, je jouais de manière régulière et que j’avais toujours trouvé des solutions pour continuer à faire des trucs sur scène. Je voulais continuer les rencontres avec le public.
Tout
naturellement je me suis dirigé vers le Stand-up sur Toulouse et dans la Région
et j’ai testé de nouveaux Sketchs. Seul cette fois.
Après l’expérience de la Troupe, du Duo j’étais maintenant en Solo et j’ai
adoré.
Pourquoi ne pas avoir retrouvé de troupe alors ?
Le stand up, c’était un défi, j’avais vraiment envie de ça. Et j’avais même déjà commencé avant l’arrêt du duo, et j’ai adoré.
Comment ça se passe de se retrouver seul sur scène quand on a toujours joué à plusieurs ?
Au début c’est très bizarre. Il y a plus le ping pong des répliques, il y a plus de complicité, t’es tout seul ! Le public écoute que toi. Dans cette configuration, ton partenaire principal est le public. Quand tu joues à plusieurs, tu as les moments d’interactions, d’improvisations. C’est un soutien moral, on crée ensemble.
Au contraire, qu’est-ce que ça t’apporte en plus de jouer solo ?
Quand j’étais avec en duo avec Manu, je travaillais à côté. C’est Manu qui écrivait, même si on se nourrissait à 2. En solo, tu crées tout seul et tu développes tes propres thématiques. T’es maître de tes décisions, de ton emploi du temps. T’es responsable de tes succès… mais aussi des échecs. Tu dépends plus de personne.
Justement, tout ça, comment ça t’est venu, de vouloir faire rire ?
A l’école primaire. Vu que je faisais pas partie des beaux gosses parce que je mangeais trop de pizzas, et que je faisais pas partie non plus de ceux qui travaillaient beaucoup, il fallait que je trouve un moyen de me faire remarquer. Au début, je distribuais des bonbons, et puis je me suis mis à la magie ! J’allais voir les gens avec mon paquet de cartes et je faisais des tours que j’avais appris avec une cassette vidéo. Très rapidement, j’ai compris que la magie était un atout, avec l’humour aussi !
J’ai commencé le théâtre quand j’étais en foyer, pour canaliser tout ça. Puis, je suis retourné chez mes parents, et j’ai continué le théâtre en MJC.
Je suis rentré dans une association de théâtre, et nous avons créé une troupe avec des amis, dans laquelle j’ai rencontré Manu. C’est de là qu’a découlé beaucoup de choses !
Dans ton spectacle tu parles justement de choses assez dures qui te sont arrivées, comme ton placement en foyer par exemple. Comment tu vois ça ? Est-ce que c’est une façon de dédramatiser, de rire des choses dures ? Pourquoi tu voulais en parler ?
Naturellement dans mes passages ou plateaux d’humour, je parle de choses qui sont véritablement arrivées et je les détourne. Pour moi, c’est naturel d’en parler, car ça fait partie de moi. C’est un peu aussi grâce à elles que j’ai voulu m’exprimer sur scène certainement. C’est aussi une façon d’expliquer au public qui je suis, quelle est mon histoire.
C’est aussi plaisant aujourd’hui d’en rigoler, ça permet d’évacuer. Même si je le vois pas vraiment comme une thérapie, mais plutôt comme un message aux gens qui auraient vécu la même chose. Leur dire qu’il faut pas perdre espoir, qu’on peut en rire un peu plus tard.
Comment tes parents réagissent au fait que tu parles de cette période-là ?
On a beaucoup d’autodérision dans la famille. Alors ils adorent.
Tu fais des chansons humoristiques dans ton spectacle, tu as le projet de développer ça ?
Oui, complètement, c’est un vrai défi personnel et une saveur supplémentaire. Manu et Mow bossent avec moi sur mon spectacle et m’ont donné des conseils sur le plan musical.
On voit aussi que tu aimes jouer des personnages, que tu as envie de garder un peu du côté théâtre.
Oui, pour moi, c’est pas indépendant du stand up. J’aime bien travailler les personnages, jouer avec les effets de lumière, et amener le public dans un univers théâtral.
Parle nous de tes projets hors stand up. Tu joues dans des courts-métrages…
Oui, l’acting permet d’apprendre à jouer face à une caméra, de faire des rencontres dans ce milieu. Je suis aussi dans une démarche d’agrandir ma communauté en faisant des vidéos, des podcasts… Je fais des castings pour des rôles en télé et cinéma.
Comment se passent les cours de théâtre que tu donnes, et comment tu en es arrivé à enseigner ?
Après le concours de la Teuf des Chevaliers du Fiel (dont il est ressorti vainqueur), on m’a proposé un projet d’intervenant en art oratoire à Mont de Marsan. C’est un cours d’expression théâtrale, avec de l’improvisation pour apprendre à s’exprimer en public.
J’ai tout de suite expliqué aux élèves que je n’étais pas prof, mais là pour transmettre une expérience. Ca m’a fait sortir de ma zone de confort, et ça permet d’élargir son champ avec d’autres activités.
Will Smith a dit un jour “Quand tu veux réaliser un rêve, il ne faut pas avoir de plan B”, qu’est-ce que t’en penses toi ? Avais-tu un plan B ? T’aurais fait quoi si t’étais pas humoriste ?
Moi aussi je me suis dit, je fais ce que je veux vraiment faire : aller à la rencontre des gens et du public, être dans un contexte de divertissement. C’est dans cette démarche que je me sens bien et qu’en quelque sorte je réalise mon rêve.
Si j’avais eu un plan B, ça aurait été d’être directeur de colonies de vacances, travailler dans l’animation. Ou peut-être éducateur, pour aider des personnes en difficulté, de la même manière qu’on m’a aidé dans mon passé. Ils ont été formidables sans exception je remercie tous les éducateurs qui ont fait partie de ma vie. Ca m’aurait plu de participer à la construction d’autres vécus. Mais j’aurais dû partir en école, et j’aurais dû mette de côté plein de choses, je n’aurais pas pu créer…
Est-ce que tu as des bons plans sorties pour les lecteurs de Bobby ?
Non, moi je vais où le vent me mène, ce qui m’intéresse, c’est les gens avec qui je suis.
Retrouve Romain bientôt en spectacle le 26 juin à la Petite Comédie, et sur Facebook et Instagram où il poste des vidéos et son actu !