Arthur Fouss, le batteur voleur de rythmes
Tsé copain, il y a quelques semaines, je t’avais parlé d’un super spectacle, « Ali Baba et les 40 batteurs » à Blagnac. Et vois-tu, parmi ces 40 batteurs, il y en a quand même un que je souhaitais mettre sous les projos de Bobby. Déjà parce qu’il a un énorme talent, et qu’en plus… c’est un ami !
Arthur, alias Turo, pour les intimes, je l’ai rencontré alors qu’on donnait chacun de notre côté des concerts dans les bars toulousains avec nos groupes respectifs, il y a de cela fait maintenant plus de dix ans (et là, mon compteur de vieillitude s’affole !). On se croisait parfois sur scène, parfois dans le public, mais toujours dans l’aura de l’amitié et du partage de la musique !
Si, quand je l’ai rencontré, il avait encore son look d’enfant du rock avec ses cheveux longs à la Dave Grohl, il continue toujours de s’embrasser les biceps avant de monter sur scène, et de m’épater avec ses baguettes et son sens du rythme.
Il n’y a pas mieux que lui, pilier d’« Ali Baba et les 40 batteurs » depuis son premier volet, pour nous parler de ce spectacle et sa passion pour la batterie.
Salut Arthur ! Dans Ali Baba et les 40 batteurs, tu es justement un de ces batteurs. Mais avant tout ça, comment tu en es arrivé à la batterie ? Quel est ton parcours musical ?
Je suis tombé dans la musique quand j’étais petit : mon père est facteur d’orgues et chanteur, et ma mère a été chanteuse lyrique. J’ai toujours été attiré par le rythme et l’accompagnement des chansons que j’écoute. Après un éveil musical et un an de piano à 5 ans, j’ai voulu commencer la batterie mais le cours à l’école de musique étant complet, j’ai dû choisir la clarinette. J’en ai fait pendant douze ans, notamment au sein de l’harmonie et du big band de la ville où j’ai passé mon adolescence.
J’ai donc commencé la batterie à 12 ans, avec déjà un bagage musical et une oreille « ouverte » par un instrument mélodique. Bien sûr, l’instrument m’a tout de suite plu et la clarinette s’est très vite retrouvée à l’arrière-plan, surtout à partir de mes quinze ans, quand j’ai monté mon premier groupe de rock ! C’est à ce moment-là que ma passion pour l’instrument s’est vraiment affirmée !J’ai aussi commencé le steel-drum (une percussion mélodique originaire de Trinidad et Tobago, dans les Antilles) en même temps que la batterie, que j’ai adoré ! J’ai enchaîné les groupes de musique (rock, funk, jazz) depuis mes quinze ans avec des concerts dans des petits bars ou sur des grandes scènes, devant des centaines de personnes ou une dizaine de potes !
En plus de mes divers projets musicaux, je me suis inscrit à l’école de batterie Dante Agostini de Toulouse en 2006, et j’y prends encore des cours. J’y ai même été professeur pendant deux ans.
Comment naît un projet tel que « Ali Baba et les 40 batteurs » ? Aussi bien pour l’équipe de création que pour toi ?
Le spectacle a vu le jour lors d’une fête de la musique : l’école Agostini avait organisé un concert avec une quarantaine de batteurs. Tous les batteurs devaient avoir un chapeau ou une casquette et un des batteurs avait oublié son couvre-chef. Daniel Dumoulin, directeur de l’école lui a alors prêté son chapeau et a noué une chemise autours de sa tête. On lui a alors dit qu’il ressemblait à Ali baba. Le parallèle était tout trouvé : Ali baba et les 40 batteurs !
Le premier spectacle d’Ali Baba à Odyssud a été créé en 2008, puis un deuxième en 2013, et enfin la troisième mouture cette année. J’ai personnellement intégré l’orchestre en 2010, au moment où nous avons joué une série de concerts à Odyssud, dont un que l’on retrouve sur le premier DVD que nous avons sorti.
©Ali Baba et les 40 batteurs
Comment se sont passées les auditions et comment devient-on un de ces batteurs ?
Il n’y a pas vraiment d’auditions à proprement parler, puisque nous sommes tous issus de l’école Dante Agostini et suivi des cours avec Daniel Dumoulin. C’est lui qui a écrit la musique et l’histoire de chaque spectacle et qui s’occupe du recrutement des batteurs. Il y a un roulement au sein de l’orchestre à chacune de nos représentations, en fonction des disponibilités de chacun, avec une réelle volonté d’intégrer des nouveaux batteurs à l’orchestre.
Comment se passent les répétitions, car ça en fait du monde à gérer !
Nous avons tous la partition du spectacle, ce qui nous permet de faire un gros travail chez nous : nous apprenons toute la musique du spectacle par cœur, soit à peu près une heure de musique ! Pour le spectacle de cette année, nous avons répété une fois par semaine de septembre à fin février, en jouant les rythmes à mains nues sur nos jambes, afin d’acquérir des automatismes et d’entendre le texte avec tous les pupitres (l’orchestre est divisé en cinq pupitres de huit batteurs).
Enfin, nous avons fait quatre jours de répétitions avec batteries en décembre et fin février, pour travailler le son de l’orchestre et la mise en scène. Ensuite viennent la générale et le spectacle.
En tout cas, nous faire répéter tous ensemble demande de la préparation, mais on y arrive !
Vous avez lancé une campagne de crowfunding pour pouvoir jouer au Casino de Paris. Comment s’est passé ce projet ?
Nous avions besoin de fonds pour faire monter l’orchestre et les techniciens à Paris, soit cinquante personnes tout de même, et nous y sommes arrivés !
Le spectacle était vraiment magique, jouer dans une salle comme le Casino de Paris est une opportunité qui ne se présentera qu’une fois dans notre vie, en tout cas pour moi qui ne suis pas musicien professionnel. C’est une des qualités de cet orchestre, il nous permet de jouer dans de belles salles. Nous sommes même allés jouer au Stade de France pour faire l’animation de la Danone Nations Cup, encore un grand moment !
Y aura-t-il d’autres exportations hors Toulouse d’Ali Baba ?
Pour l’instant nous n’avons pas de concerts prévus hors de Toulouse, mais si un producteur nous lit et est intéressé, qu’il n’hésite surtout pas à nous contacter !
« Ali Baba et les 40 batteurs » se décompose en 3 actes, 3 spectacles différents joués entre 2008 et 2018. On atteint le dernier acte ! Y aura-t-il d’autres projets pour vous retrouver tous sur scène, ou est-ce la der des der ?
En effet, dix ans après sa création, on atteint la fin d’une histoire avec Tom Ali Baba (le personnage principal du spectacle). C’est la première fois que nous avons joué ce troisième spectacle, mais je pense (et j’espère) que nous le rejouerons dans les prochaines années.
Après une première série de représentations à Odyssud toutes affichant « Complet », on espère ardemment une prochaine vague dans les mois à venir, et bien sûr que vous serez les premiers informés !
En attendant, j’espère que cela vous aura donné (ou réveillé ! ) l’envie de taper sur des peaux et de la cymbale ! Laissez parler la musicalité en vous !!
Ali Baba et les 40 batteurs sur l’Internet et sur Facebook
Crédit Photos : Arthur Fouss