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Rencontre avec Guillemette Silvand, la photographe au regard d’enfant

14 mars 2018

Rencontre avec Guillemette Silvand, la photographe au regard d’enfant

Quand on rencontre Guillemette pour la première fois, ce qui vous marque, c’est son sourire. Toujours accroché au visage. Mais aussi son positivisme et sa bienveillance qui rayonnent tout autour d’elle. Clairement, c’est LA copine avec qui tu resterais des heures à papoter devant ta petite tasse d’eau chaude ! 

Femme, mère, et artiste pluridisciplinaire, elle est pour l’expression du Soi, et le développement de la créativité.

Passionnée de danse « depuis toujours » (elle est aussi danseuse et chorégraphe), c’est aussi dans la photographie qu’elle exprime ses émotions, son regard sur le monde, et son rapport à l’Autre.

Bonjour Guillemette ! Dis moi tout ! Quand as-tu eu ce déclic pour la photographie ? Qu’est ce qui t’as poussé vers cet art, cette forme d’expression, plutôt qu’une autre ?
Je fais des photos depuis que j’ai 5 ans, ma mère en a toujours fait et j’ai toujours aimé la « magie » de pouvoir immortaliser sur papier une scène vécue. Cet intérêt a toujours été là, mais je n’avais pas trop pris le temps de m’investir vraiment dans la recherche et la création artistique, cela restait des photos de vacances ou des enfants, en essayant de les rendre originales et bien cadrées. Et en 2014, une rencontre avec un amateur passionné m’a donné envie d’y consacrer plus de temps, de me former, de m’informer, de beaucoup pratiquer, de chercher, d’expérimenter… Ce fut le tournant vers une pratique artistique assidue.

Quel est ton parcours ? As-tu suivi une formation, ou as-tu suivi des professionnels ? Ou es-tu plutôt une autodidacte passionnée ?
Je n’ai pas suivi de formation officielle, je suis une autodidacte, je me forme en pratiquant énormément, en montrant mon travail pour le confronter aux regards de professionnels ou d’autres passionnés, en lisant, en visitant des expositions, en cherchant qui je suis et ce que je veux dire. J’ai les bases techniques, mais je suis surtout en exploration et expérimentation, je m’inscris plus dans une démarche artistique, avec un message, que dans une recherche de prouesse technique ou esthétique.

Quel est ton sujet de prédilection ? Qu’est-ce qui t’inspires le plus ?
Tout m’inspire, tout est un défi pour trouver mon regard sur les choses, quelles qu’elles soient. Néanmoins, j’ai quand même des sujets de prédilection, qui me représentent bien. Il s’agit des humains et du quotidien. Les humains dans leur beauté fragile, leur originalité, que ce soit en portrait posé ou en photo volée dans la rue. Et le quotidien, trop souvent oublié et délaissé pour les sensations fortes, les monuments exceptionnels, l’extraordinaire… C’est ma devise: rendre le quotidien extraordinaire. C’est un état d’esprit, s’émerveiller de tout, être toujours curieux, imaginatif, partout et en toutes circonstances. La vie est plus intéressante et belle et riche ainsi.

Courant janvier et février, tu as pu exposer à la salle Léonard de Vinci de Grenade une série nommée « Reflets ». Peux-tu nous décrire ces travaux en quelques mots ?
Cette exposition « Reflets » composée de 12 portraits en noir et banc part d’un jeu, un jeu sur l’image pour la sortir d’un contexte officiel ou réel. J’aime photographier les gens, j’aime qu’ils soient beaux de l’intérieur ou drôles sur mes photos. Utiliser le reflet pour prendre une personne en photo c’est ajouter une composante fragile, éphémère, magique au portrait de la personne. Un peu comme dans un rêve. Un peu comme un rayon de soleil qui perce le ciel nuageux ou fait danser l’air. Les images de cette exposition sont les reflets de mes coups de coeur, mes éclats de rire, mon imaginaire fantastique et naïf.

C’était ta première expo ? Comment s’est mis en place ce projet et comment as-tu vécu cette aventure et cette exposition au public ?
Il s’agit de ma première exposition. Je pense que le jour où je me suis adressée à la personne chargée de la culture de la mairie de Grenade pour savoir comment exposer dans leur salle d’exposition, je n’avais pas toute ma tête. Mais je ne sais pas faire autrement que partager. Partager ce que je reçois, par exemple quand je transmets la danse (son autre talent ndlr) ou la pratique de la photographie, partager mon regard sur le monde, mes émotions, mes sentiments.

J’avais commencé à m’amuser à jouer avec les reflets, aussi, quand nous nous sommes mis d’accord sur le thème du portrait pour cette exposition, j’ai commencé à regarder mes photos avec un autre oeil et j’ai dès lors multiplié les prises de vue pour ce projet. Certaines photos se sont présentées à moi et j’ai juste eu à les saisir, d’autres ont nécessité anticipation et mise en scène. L’installation de l’exposition, l’ordre des photos et la scénographie se sont mis en place au tout dernier moment, à l’intuition vu que je ne conceptualise pas trop les choses.

Aussi, le jour du vernissage, j’étais assez nerveuse de la réaction du public, mais j’étais aussi heureuse car j’avais pu m’exprimer complètement dans cet espace et cela me représentait vraiment. Je me suis exposée, ça fait peur et aussi ça fait plaisir.

Et enfin, que voudrais-tu dire à ses artistes hésitants, ceux qui n’osent pas, ou pas assez, à prendre leur objectif et à laisser parler leur créativité ?
Amusez-vous, aussi souvent que possible, essayez, expérimentez, explorez, tout, tout le temps, mais surtout amusez vous.

Voilà pour le mot de la fin, en espérant que cela vous aura donné envie de ressortir votre vieil argentique !

Retrouvez Guillemette sur l’Internet, Facebook, Instagram.

L’exposition « Reflets » sera à nouveau visible en totalité au printemps à Larra, au centre sportif Cavailhé.

Crédits photos : Guillemette Silvand

* obligatoire

Ancienne rockstar devenue maman, j'aime la bonne bouffe et la musique. Fan de Fantomette dans mon enfance, je réalise mon rêve d'Oeil-de-Lynx en prêtant ma plume à Bobby plutôt qu'à mon Skyblog.