Rencontre avec Sadink : l’art dans la peau !
Bobby le sait, Toulouse regorge de pépites, des talents aux univers variés. Et si une chose est sûre, c’est que j’aime la diversité que notre bonne ville rose a à nous offrir. C’est pourquoi j’ai voulu aller à la rencontre de Sadink , un artiste dont l’art reste à tout jamais immortalisé à coup d’aiguilles et d’encre. Tu l’auras compris, il s’agit de tatouages. Depuis 5 ans, Sadink est tatoueur, et depuis quelques mois au shop Sorry Mom à Toulouse, et sort du lot par son originalité et son style unique.
Bonjour, Sadink, quelle est l’histoire derrière ce surnom ?
Comme beaucoup de personnes pensaient que les tatoueurs kiffaient faire mal, je me suis amusé à faire un jeu de mot.Si tu enlève le N de Sadink ça fait Sadik donc Sadique…un surnom à prendre avec ironie.
Quel parcours as-tu suivi pour en arriver à être tatoueur ?
J’ai fait des études de graphisme qui n’ont pas forcément abouti par manque de travail, dans la ville où j’habitais avant, puis j’ai débarqué à Toulouse. Je faisais des dessins que je publiais sur Facebook. Les gens ont commencé à acheter mes motifs pour ensuite se les faire tatouer.
Et puis un jour je suis allé à une convention de tatouage, j’ai montré mes réalisations à un professionnel qui m’a demandé ce que j’attendais pour me lancer. C’est à ce moment là que j’ai eu un déclic et je me suis dit « autant tatouer mes motifs moi-même plutôt que par un autre ! »
J’ai donc fait le tour des shops à Toulouse jusqu’à ce que quelqu’un accepte de me prendre comme apprenti.
Ton travail est original et de grande qualité, comment travailles- tu ? Quelles sont tes techniques ?
Je travaille à l’instinct et de manière rapide. Si le dessin ne me plaît pas, je vais le recommencer jusqu’à ce qu’il me paraisse naturel…pour obtenir cette impression de mouvement qui rend le motif beaucoup plus vivant. Les techniques que j’utilise sont classiques…papiers, papiers calques, crayons, marqueurs.
Tu as un style vraiment unique, mais aussi à la fois dans des univers très différents. Peux-tu m’en dire plus sur les genres de tatouage que tu réalises ?
Je travaille sur les compositions mignonnes : des fleurs, des animaux style sketch, mais aussi des choses un peu plus dark, de l’érotique, du SM.
Je les traite avec des ombrages en dot.
T’arrive-t-il parfois de réaliser d’autres styles de tatouage ?
Très peu, je reste pas mal dans ma catégorie, ça ne m’intéresse pas de faire du généralisme.
Je suis en train de rajouter à mes motifs des effets watercolor, de l’aquarelle pour un effet croquis…je me perfectionne mais je reste dans ma catégorie.
T’inspires-tu d’artistes ?
J’aime particulièrement le travail de certains tatoueurs comme Silly Jane, Kevin Plane, Léa Nahon, Sad Amish et certains peintres comme Egon Schiele. Mes inspirations proviennent de l’univers pop culture, des dessins animés du club Dorothée et des comics.
Tu es toi-même tatoué, que représente le tatouage pour toi ? Qu’est ce qui te plait dans ce métier ?
Le tatouage représente tout pour moi, c’est devenu l’intégralité de ma vie. Tout me plait dans ce métier…de la création du motif à l’exécution sur la peau mais aussi la rencontre client. Il faut créer un lien rapidement avec la personne qui parfois peut être renfermée et essayer de comprendre ses exigences. Et puis, c’est enrichissant de voir de nouveaux visages, des personnalités différentes aux univers variés.
As-tu des projets ?
Ça ne fait pas longtemps que je suis à Sorry Mom, je veux rester concentré sur ça…je suis entouré de putains d’artistes aux styles différents qui ont beaucoup à m’apporter car c’est aussi ça ce métier ! C’est se perfectionner tout au long de sa carrière. Sur du long terme, j’aimerais faire des conventions, faire plus de guest, travailler en mode globe trotter.
J’ai aussi un autre projet dans un domaine complètement différent, celui d’éditer mon roman écrit il y’a sept ans. Je l’ai mis de coté car je souhaitais avant une certaine stabilité dans le tatouage , mais aussi par manque de temps. J’ai deux passions dans la vie…le tatouage et l’écriture !
As-tu des conseils pour les jeunes qui veulent devenir tatoueur ?
Le dessin…énormément dessiner. Il faut démarcher les shops et ne pas s’arrêter à un non, car la motivation prime toujours ainsi que la persévérance. Il ne faut pas être pressé, ni se surévaluer.
Des endroits à conseiller ou que tu aimes sur Toulouse ?
J’aime beaucoup le restaurant Sherpa et pour tout le coté un peu plus geek, les boutiques Gilbert Joseph, Imagin’eres.
Merci beaucoup Sadink d’avoir accepté de répondre à mes questions, un petit mot pour nos lecteurs ?
A bientôt les loukoums.
Sorry Mom, 32 boulevard d’Arcole , Toulouse
Sadink31 sur Instagram
Crédits photos : Sadink